42 000 salariés de la Principauté de Monaco vivent en France. Alors, peut-on dire que le Duché, considéré comme un pays de millionnaires, est un Eldorado pour les travailleurs étrangers ? Allons vérifier.
Selon l’Institut Monégasque de la Statistique et des Etudes Economiques (Imsee), sur les 53.000 salariés du secteur privé travaillant à Monaco en décembre 2021, 88,6% ne résident pas en Principauté. La majorité (près de 42 000) vit en France.
A noter que le marché du travail monégasque est très dynamique. Surtout ces dernières années, la demande d’employés des secteurs de la construction, de l’hôtellerie, de la restauration, de la comptabilité, de l’informatique et de la finance a augmenté. Alors, est-ce que ça vaut vraiment la peine de vivre en France et de faire carrière à Monaco ?
Que faut-il savoir avant de travailler à Monaco ?
L’emploi à Monaco est une opportunité pour certains d’accéder à un emploi dans la banque privée ou dans le secteur du luxe à un niveau comparable à celui de Genève, Paris ou Londres.
Il est également intéressant de noter que dans le secteur de l’hôtellerie-restauration de luxe , certains salariés perçoivent un „surcroît” de salaire (bonus), ce qui signifie qu’en plus du salaire fixe, ils perçoivent une part supplémentaire, qui dépend notamment du chiffre d’affaires de l’employeur. Cela signifie qu’en haute saison, vous pouvez presque doubler votre salaire avec ces bonus.
Autre fait intéressant, à Monaco, l’employeur peut licencier un salarié sans donner de motif. Cependant, les employeurs profitent très rarement de cette opportunité. La bonne nouvelle est que si un travailleur résidant en France se retrouve au chômage après avoir quitté Monaco, il perçoit des allocations de Pôle emploi en France.
Prestations familiales
Les parents se rendant au travail à Monaco depuis la France peuvent prétendre aux allocations familiales à Monaco, pour chaque enfant et sans vérifier les revenus du foyer ! Nous vous rappelons qu’en France les allocations familiales sont modulées en fonction des revenus du ménage et du nombre d’enfants.
Les allocations familiales monégasques au 1er octobre 2022 sont les suivantes:
– de la naissance à 3 ans : 158 € par foyer ;
– de 3 ans à moins de 6 ans : 238 euros ;
– de 6 ans à moins de 10 ans : 285 euros ;
– à partir de 10 ans : 333 euros.
Une aide précieuse, surtout lorsqu’il y a plusieurs enfants dans la famille. Mais attention, cette prestation n’est versée que si le „chef de famille” – le père – travaille à Monaco. Si la mère travaille en Principauté et le père travaille en France, la famille ne perçoit pas d’allocations familiales à Monaco. Seule exception : lorsque le couple est séparé, la mère travaille à Monaco et s’occupe des enfants, elle peut alors percevoir l’allocation.
Comment se rendre à Monaco ?
Les salariés bénéficient de tarifs préférentiels pour le transport de la France vers Monaco, entre lesquels les correspondances sont fréquentes. La principauté a financé de nouveaux trains afin qu’il y ait suffisamment de places aux heures de pointe et que la gare centrale elle-même permette d’accéder aux différents quartiers de Monaco. Il ne faut que 23 minutes pour rejoindre Monaco depuis la gare de Nice-Ville.
D’autres salariés choisissent de se déplacer en voiture, mais dans ce cas, mieux vaut être patient. La circulation dans et autour de la principauté est congestionnée aux heures de pointe, sans oublier le stationnement …. Dans le Duché, les salariés attendent plus de deux ans pour avoir leur propre place de parking, car peu d’employeurs en proposent à leurs salariés.
L’immobilier à Monaco
Il est quasiment impossible de loger un travailleur à Monaco, car les prix sont exorbitants . Le prix moyen au mètre carré est de près de 52 000 €, contre environ 10 300 € à Paris.
Sur les 41 803 navetteurs vivant en France, un peu plus du quart (12 200) habitent les communes limitrophes, à savoir Beausoleil, Cap d’Ail, La Turbie et Roquebrune-Cap-Martin. Selon les données MeilleursAgents du 1er novembre 2022, le prix du mètre carré varie en moyenne de 7 200 euros à 10 500 euros selon les communes. Cependant, la plupart des travailleurs frontaliers résident en dehors de ces communes, dans la région des Alpes Maritimes. Dans cette région, un mètre carré de logement coûte environ 5 000 euros. A Nice, la ville qui compte le plus grand contingent de frontaliers, un mètre carré moyen de logement coûte 4 978 €.